EN COURS DE MISE EN PAGE
P.B : Pour commencer, un grand merci à Françoise
Pourcel, pour sa gentillesse, sa patience, pour avoir passé plus
d'une heure et demie avec moi, pour m'avoir invité à manger,
et pour avoir répondu à toutes mes questions de Fan. Une
grande dame qui va enrichir ce site avec plein d'anecdotes. |
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P.B : Pour commencer cet interview pouvez vous me parler de vos débuts, quand avez-vous commencé à chanter. F.P : J’ai commencé à chanter en faisant des duos.
Il y a eu ce duo en particulier avec Jean Jacques Debout : Galaxie ; j’ai
fait aussi plein d’émissions où je chantais avec des
chanteurs célèbres. |
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F.P : Il y a eu ensuite la bande à
Basile. Raymond Jeannot avait écrit les chansons françaises.
Il y a eu ensuite un passage chez Drucker. Ce n’était vraiment
pas un groupe. Ce n’étaient pas les chanteurs du disques
qui étaient sur scène. Nous avions fait venir tous les gens
de ma boite de production. Il y avait même la secrétaire
qui jouait. Ensuite les participants ont peu à peu changé.
La bande à Basile existe toujours, mais ils ont été
repris par la maison de disques. Ce ne sont plus que les chanteurs originaux.
Il y a toujours Michel Quereuil qui faisait partie de la troupe de la
révolution française. |
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P.B : Pour la révolution française, vous avez participé au disque, mais est-ce que vous étiez sur scène ? F.P : Oui Oui. J’ai participé au disque parce que ma société
l’a produit avec mon père (Franck Pourcel) qui n’a
pas fait les enregistrements, c’était Jean Claude Petit,
mais il a supervisé musicalement avec Claude Michel, Alain, Jean
Max Rivière, Raymond Jeannot, tout ça. |
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F.P : La Révolution, chacun a fait un truc. Un jour
on s’est marrés. Jean Max avait écrit l’horrible
assassinat du citoyen Marat par l’adorable Charlotte Corday. Il
m’a dit « viens cocotte, tu vas faire Charlotte ». On
s’est amusés avec les clapotis dans l’eau. On se le
repasse toujours en fin de repas. |
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F.P : Et moi un jour je me souviendrai toute ma vie, je
dansais le French Cancan derrière Dani (madame sans gêne).
Et ma jupe est tombée. Elle s’est décrochée.
Et j’ai entendu Gérard Blanc des Martin Circus. J’ai
cru qu’il avait avalé son micro. J’étais en
culotte. Devant 4000 personnes. Je l’ai vite remontée et
j’ai fini comme j’ai pu. Le palais des sports est extraordinaire
parcequ’on voit les 4000 têtes. Quand on est sur scène
c’est impressionnant et palpitant de faire ça. |
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P.B : Ca n’a pas été filmé ? P.B : Moi j’ai une VHS de certains passages de la révolution Française. C’est un très mauvais tournage d’un de mes amis qui s’appelle Jean François Ferrec. C’est un copain qui avait fait ça pour s’amuser. Il faudrait monter. Il y a des documents intéressants. |
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P.B : Et abbacadabra ? F.P : La je suis Marie Framboise P.B. : Alors justement pourquoi tous ces noms F.P : D’abord je détestais m’appeler Boublil, je ne
supportais pas |
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P.B : Comment vous êtes vous retrouvée dans le rôle de Cendrillon ? F.P : D’abord parceque j’ai toujours beaucoup aimé
Cendrillon |
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F.P : On avait très très peu
d’argent c’est épouvantable. Moi je n’étais
pas vraiment costumière. J’avais l’œil, ayant
fait de la mode, des trucs comme ça. Donc je me suis débrouillée
à emprunter beaucoup de choses, parceque c’était pour
un feuilleton à la télé. A l’époque,
les boutiques prêtaient, contre une mention au générique.
Et le reste vient du BHV. C'est-à-dire que j’ai acheté
.. Par exemple toutes les filles de la carabosse, avec des collants noirs,
des colliers de chien étrangleurs que j’avais trempés
dans la colle et les paillettes. Que des trucs du BHV. J’avais détourné
des objets. Il y avait des espèces de colliers pour coincer les
tuyaux d’arrosage. Je les avais trempés dans les paillettes,
j’en avais fait des bracelets. |
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P.B : C’est très moderne. Ca pourrait passer en 2006 sans aucun problèmes. F.P : Je vous assure. J’avais à l’époque une
misère le budget de ça. Le reste c’étaient
des vieux habits que j’avais. Moi j’étais entièrement
habillée à la scène et à la ville par Françoise
Pourcel. Tout ce que j’avais dans Cendrillon. A part la robe, un
peu marquise qu’on avait utilisée au château d’Ussé,
pour faire quelques photos, là on l’avait louée. Mais
sinon dans le feuilleton c’est une jupe à moi, avec un haut
que j’avais gardé de la Révolution Française
; des gants que j’avais troués. Mon balais, c’est le
balais de mon jardin. |
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P.B : C’est étonnant qu’à l’époque on pouvais faire des productions comme ça, artisanal, familial. P.B : A l’époque on n’avait pas beaucoup d’argent.
A l’époque quand j’avais fait la fée d’Antenne
2, j’avais aussi presque pas d’argent. J’avais Louis
Azzaro qui m’avait fait ma robe, avec ma couronne et ma baguette.
Et les décors, on travaillait dans du bleu pour faire des effets
spéciaux. Je prenais les histoires dans les bouquins. Je faisais
moi-même les découpages. Françoise Boulain qui était
la réalisatrice venais chez moi. Quand je dis le mot « oiseau
», je veux que tu passes le découpage. Je découpais
moi-même mes trucs. |
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P.B : Tous les décors était dessinés à la main ? p.B : Dans son écran, elle mettait les petites souris, les trucs
comme ça. |
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P.B : La chorégraphie du SuperShow est pas mal. F.P : Marie France Roussel est une artiste pluridisciplinaire. Elle savait
tout faire. Il y avait quand même 4 filles vraies danseuses professionnelles
et 3 garçons. D’ailleurs dans la scène ou je fais
pareils et même avec Barbe bleue. Là on voit il y a les danseuses
qui arrivent en petits tutus et les garçons en corbeaux. Là
c’est les professionnels. Sinon le reste, on faisait ce qu’on
pouvait. C’était rigolo. |
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F.P : Ce dont je me souviens, c’est
2 choses où j’ai beaucoup ri. C’est que quand on voulait
avoir une jolie lumière, il fallait qu’ elle soit tamisée
avec de la fumée. Maintenant sur scène on a des machines
à fumée. Nous on n’avait pas ça à l’époque.
On ne pouvait pas se payer ce genre de trucs. Alors sur l’ordinateur
de la fée carabosse. Soit disant, il était représenté
par un grand masque, une grande tête il y avait des grands yeux.
Il y avait une espèce de console. Alors je crois que c’est
Daniel Boublil qui parle derrière. Vous voyez 2 rayons lumineux
avec plein de fumée. C’était moi avec l’attachée
de presse, Catherine Régnier. On était derrière.
On avait au moins 10 cigarettes dans la bouche. Et on soufflait, on soufflait
pour faire de la fumée. On fumais comme des pompiers. On en avait
plein dans la bouche. On en mettait le plus possible. Pour que ça
fasse avec la limière deux rayons de lumière tamisée.
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P.B : Incroyable. D’autres anecdotes ? F.P : Le jour où Daniel devait rencontrer les enfants et se promener
dans un tunnel pour l’amener au château de la belle. «
Attention Carabosse est au fond du couloir »... Il était
filmé dans le bleu. Et il y a les enfants qui arrivent. Alors il
y avait Daniel Balavoine, avec les chansons qu’on connaît.
Il était dans son costume à 4 pattes dans le studio avec
les 4 mômes derrière qui courrait... Qu’est ce qu’on
a ri ce jour là. On l’a refait 2 fois 3 fois 5 fois. Je ne
sais plus combien de fois on l’a refait. Et Daniel avait usé
ses pantalons. |
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P.B : Il avait dit qu’il aurait bien aimé le jouer en France au théâtre. F.P : Ah oui ? P.B : Daniel Boubil m’a dit que s’il n’était pas mort, il voulait le monter en France. F.P : Je ne suis pas au courant. |
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F.P : Le film de la chanson de belle, on l’avait
tourné au château d’Ussé. On était tous au château d’Ussé pour faire
les photos, pour faire le film de Frida. |
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F.P : A l’époque Daniel appréciait
beaucoup artistiquement Frida. Il l’adorait. Elle était charmante
Frida. Elle aussi, elle me disait, il est gentil ce garçon. Lui
il ne parlait pas bien Anglais. « he has a funny voice ».
Il a une voix incroyable, une vois de tête. C’est pour ça
que Daniel adorait travailler avec elle. |
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On avait fait des photos. J’en ai plein de photos.
Stéphane a revu les VHS. Il ne savait pas que j’avais ça.
Il était content de se revoir. Il a montré ça à
ses enfants. C’est vrai que ce sont des souvenirs vachement bien.
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Et sur la production de Londres ? La je n’ai rien fait … C’était une production Anglaise faite Par Cameron Macintosh, qui a été enthousiasmé par le petit projet. Dans un petit théâtre de Londres. Mais comme c’était des chansons de Abba, ça a attiré un certain nombre de vedettes assez importantes. Puis Abba ils sont venus en plus. Ils nous ont entièrement cautionnés là dedans. C’est comme ça que cameron a fait connaissance d’Alain Boublil et de Schonberg. C’est à partir de là qu’il a écouté les misérables. C’est grâce à Abbacadabra. Il leur a fait tout réécrire. L’histoire est partie de là. Ca a mis 10 ans à se monter. Ils ont réécrit longtemps. Par rapport à la version de Robert Hossein, c’était la version de Robert Hossein qui était magnifique, mais qui était plus une suite d’images. Comme Robert sait très bien le faire dans tous ses spectacles. Il fait comme un film sur scène. Alors que les anglais et les américains font des choses plus opératiques. Ils ont tout réécrit. Et il y a donc eu la version de Trevor Nunn et John caird. |
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P.B : La nouvelle version française a été réécrite à partir des paroles anglaises. F.P : Oui c’est la version de Londres qui a été adaptée partout et qui a fait le tour du monde. La version française est restée au point mort. Telle qu’elle est. P.B : Je trouvais qu’elle avait son charme avec les paroles originales !! F.P : Elle avait un petit charme mais il y avait des gens qui étaient
vachement bien. Il y avait Rose Laurens. C’était Fantine.
Elle était formidable. Elle est toujours formidable. |
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P.B : Entre Abbacadabra, et la fusée de noé, ça a eu un certain succès. Les ventes de disques avaient été là. Comment est arrivée la fusée de noé ? F.P : Comme Abbacadabra avait bien marché, le répertoire
de ABBA est si riche, si riche, et si formidable. Alain et Daniel voulaient
encore exploiter des chansons d’Abba. |
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F.P : Regardez le succès actuel de Mama mia. Ya
pas que les gens de la génération de Abba. C’est les
enfants et les petits enfants. Moi j’habite à Ney York. J’ai
eu la chance d’y aller quelques fois. Je suis très copine
avec les Abba. Ils m’ont invitée. Les gens sont debout dans
la salle. On danse comme des fous. Ce sont des chansons qui sont éternelles.
Regarder Madonna a repris Abba. C’est sans fin cet histoire. En
plus ce sont des gens extrêmement gentils. |
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P.B : C’est l’arrivée des misérables qui a fait arrêter tout ça ? F.P : Oui ils ont écrit des choses plus sérieuses. Puis les enfants ont grandi. Stéphane Boublil a fait un disque en solo. Star sur la platine, qui a marché très moyennement. P.B : C’était pas avant Abbacadabra ? Moi j’avais l’impression qu’il est plus jeune sur la photo. F.P : Non c’est à peu près en même temps. Je
me souviens des costumes. C’est à peu près la même
chose. Et puis après il fallait qu’ils aillent à l’école.
On ne tenais pas trop, en ce qui concerne Stéphane, on ne tenait
pas trop qu’à 12 ou 14 ans il commence à faire ce
genre de métier, de petit singe savant. |
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P.B : et maintenant la fusée de noé ? F.P : Moi je chante la ? P.B :Je pense, au niveau de la voix il me semble bien que c’est vous qui faisiez l’étoile filante F.P : Je vais le réécouter Elle n’est pas sur le
film en tout cas |
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P.B : Que devient Stéphane maintenant ? F.P : Il a une « creative agency », une agence de création. Alors ça comporte tout, du design de website, le look d’un immeuble, de la décoration d’intérieur P.B : J’avais vu ça sur son site. F.P : Il vient de le refaire en entier. Il est très bien maintenant. P.B : Il a changé son prénom avec un f au lieu du ph. F.P : Il l’a anglicisé, parce que le ph en anglais ça
n’existe pas. |
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P.B : De la nostalgie ? F.P : A cette époque c’étaient des coups. A cette époque , années 70 et 80, ce métier était encore magnifique. On s’amusait encore, beaucoup. On travaillait beaucoup mais on s’amusait beaucoup. Il n’y avait pas encore cet esprit de compétition. Il y avait bien sur de la compétition mais pas haineuse, comme il y a maintenant. On s’amusait, on aimait se voir les uns les autres. On passait un bon moment. Moi j’ai fait des tournées avec des grands artistes. J’ai rencontré ya pas longtemps Patrick Sébastien. Quelqu’un m’a dit « il ne va pas se souvenir de toi ». Il est arrivé, il m’a dit : Francoise, tu te souviens quand on était sur le Mermoz. Il m’a raconté toute la croisière du Mermoz, comme si c’était hier. Qu’est ce qu’on s’est marrés, quand même. Mais c’est vrai qu’à l’époque c’était un autre métier. J’ai entendu Carlos dire la même chose que je vous dit. |
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F.P : J’ai été en vedette américaine
d’Adamo, à l’époque de la bande à Basile.
On en a fait des tas de trucs. On a fait l’Olympia avec Galaxy de
Jean Jacques Debout. C’était le première fois que
je montais sur la scène de l’Olympia, en tant qu’artiste.
Je considère Mme Cocatrix comme ma seconde maman. Je m’étais
mise un peu derrière le spot, mais le lumière faisait comme
si j’étais un peu à poil sur scène. A l’entracte,
j’ai vu arriver Johnny Halliday vers Jean Jacques qui disait «
qui c’est qui c’est la gonzesse que t’as mise à
poil ? ». J’étais très embêtée.
Mais c’était sympa. |
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P.B : Il y a une professionnalisation du métier ? F.P : Maintenant on fait partie de familles. Si on n’est pas de
la même famille, on ne passe pas. Moi je sais que j’ai eu
la chance de travailler à la télé avec Michel Drucker,
qui est un ami, pour lequel j’ai créé des défilés
de mode à la télévision, j’ai fait venir des
chanteurs d’opéra comme Pavarotti pour des émissions
dans lesquelles ils ne seraient jamais venus. |
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F.P : Oui c’était très très mignon. C’était
un conte de fées. SI on le faisant à l’heure actuelle,
ça serait mieux filmé, avec un peu plus de moyens. Mais
la musique, elle est magnifique. Les paroles sont vachement bien. C’est
un conte de fées, et franchement, ça tient la route.
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