Exclusif : l'interview de Daniel Boublil

P.B > Bonjour M. Daniel Boublil

Daniel Boublil > Bonjour

P.B > Merci d'avoir pris le temps de répondre à quelques questions pour mon site internet …

Daniel Boublil > Magnifique allez y tous

 
P.B > … qui parle de ce spectacle d'Abbacadabra. J'ai fait quelques recherches sur vous pour savoir qui vous étiez. On voie vos traces avec la craie dans l'encrier de Catherine Lara

Daniel Boublil > Voilà j'ai été le premier auteur de Catherine Lara, avant de rencontrer Alain Boublil avec qui j'ai fait beaucoup de chansons ainsi qu'Abbacadabra. Des chansons pour Johnny halliday, Enrico Macias et … c'était une grande époque. Ensuite j'ai fait un groupe qui s'appelait syndicat du crime, qui était un total bide qui n'est même pas sur bide et musique. Et j'ai fait un énorme succès avec bébé charly. Ca s'appelait k.k.o.q.q. J'ai fait vraiment un disque de platine.

On a eu je crois 1 million de téléchargements. C'est un record, on est restés 1 an au top 50 et on n'est jamais passés à la radio, ni à la télé. C'était vraiment un succès par les enfants eux même. Ils chantaient ça en classe, ils chantaient ça à l'école. Voilà ma carrière discographique.

P.B > Catherine Lara c'était son premier album ?

Daniel Boublil > C'était en 1972 et j'ai fait avec elle 7 ou 8 albums. A peu près 70 ou 80 chansons. En tant qu'auteur uniquement. Elle était excellent compositeur, et elle n'avait pas besoin de moi. Comme compositeur, j'ai travaillé sur la fusée de noé.

P.B > Votre rencontre avec Alain Boublil ?

Daniel Boublil > Ca s'est trouvé par hasard. Il avait reçu un courrier qui m'était adressé. J'étais passé le prendre. Ca s'est fait tout à fait par hasard. Lui c'était un type qui travaillait avec des gens différents. Il m'a dit tiens j'ai une idée. Si ça te branche. Une idée de chanson. Il m'avait donné un bout de texte. " Si tu veux essaye de le finir, moi j'y arrive pas ". En fait c'était un test pour voir si on pouvait coller ensemble. Et après on en a écrit une cinquantaine. On a travaillé 4 ou 5 ans ensemble. On s'est rencontrés en 1980.

P.B > A l'époque ou il venait de faire les misérables en France?

Daniel Boublil > Il venait de faire les Misérables en France. Il ne l'avait pas encore fait en Angleterre. C'était d'ailleurs sur scène à cette époque là. Le truc de Robert Hossein. Un très beau spectacle. Beaucoup moins beau que celui de Londres. Magnifique.
Maintenant la version de Londres est coupée. Ce n'est plus du tout la version originale. Ils ont écourté les chansons. Ca va très très vite. Ca se jour CHesburry Avenue, et c'est vraiment pour les touristes. Quand j'y ai été la dernière fois, les ¾ c'est des japonnais. A Londres tout le monde a vu Les misérables. C'est le record du monde du nombre de spectateurs, plus de 50 Millions.

P.B > Impressionnant, surtout pour une histoire française.

Daniel Boublil > Ils sortent le bouquin aux états unis avec l'affiche de la comédie musicale. Il fait vendre Victor Hugo. C'est le livre dont est tirée la comédie musicale.
Rires …
Le spectacle, c'est comme le spectacle D'Abbacadabra, il n'a pratiquement rien à voir avec le disque. On a gardé la trame, mais les chansons ne sont plus les mêmes. C'est pas le même casting.

P.B > Un spectacle à Londres monté en 83 ; fin 83 début 84.

Daniel Boublil > On a fait le record du théâtre, en nombre de spectateurs ; près de 100000 spectateurs. C'était bourré tous les soirs. Ca devait être repris, puis plus être repris. Avec les histoires de droits c'est fini. Après ils ont fait mama mia. Ils ont récupéré les chansons d'ABBA et c'était fini. Ya plus beaucoup d'avenir à ce spectacle.

P.B > et Roland Kruger ? comment est il arrivé dans l'histoire ?

Daniel Boublil > Roland Kruger, c'était lui au départ qui était l'éditeur d'ABBA en Belgique qui a dit " ben les enfants c'est le 10è anniversaire, si on faisant un tribute to ABBA ", sous forme de comédie musicale. Alain venait de faire les misérables. On avait trouvé l'idée assez marrante. On a dit ben oui pas mal. Un bel hommage. Et puis on a commencé à chercher l'histoire. En fait c'est par la phonétique c'est-à-dire qu'il y avait " Money Money ". J'ai dit la meilleure adaptation possible, c'est " mon nez mon nez ". A partir de là, j'ai dit " qui peut chanter ça ?, eh bien c'est Pinocchio ". Si c'est Pinocchio c'est donc une histoire des contes de fée, etc.… et tout s'est déroulé comme ça. On appelé Roland on lui a dit ; je crois qu'on a notre truc, on lui a envoyé une page, et c'est tout, on avait une page c'est des personnages de contes de fée et mon nez mon nez plastic Bertrand. C'est tout ce qu'on avait. Et " formidable, hop on y va ". L'aventure était lancée.

P.B > Comment se sont fait les contacts avec les artistes ? ils sont venus naturellement ?

Daniel Boublil > tout à fait normal. J'ai enregistré la maquette. C'est moi qui faisais tout. Je chantais, je faisais tous les rôles. On leur envoyait la maquette des chansons, " voilà on veut faire une comédie musicale et on pense à vous pour le rôle de xxx, qu'est ce que vous en pensez ? est-ce que vous voudriez le faire ? La plupart ont répondu oui sauf Carlos qui ne pouvait pas. On l'avait prévu pour Aladin ; il venait de sortir un truc et donc il ne pouvait pas faire 2 choses en même temps. Il était désolé parce qu'il avait vraiment envie de le faire. Et comme il nous a fait faux bond au dernier moment, c'est moi qui ai fait le rôle. Tout était prêt, il fallait le sortir. Alors j'ai tenté ma chance. Je n'ai pas eu beaucoup de succès. Sinon ma carrière aurait été transformée. Je serais devenu le Dorothée masculin. J'ai raté. J'ai fait un 20h30 avec Patrick Sabatier avec ma chanson. J'avais toutes les chances d'être un numéro 1. je l'ai pas été. J'ai compris, j'ai renoncé (rires).

P.B > Il y a eu beaucoup d'artistes J'imagine que Catherine Ferry et Daniel Balavoine sont venus ensemble.

Daniel Boublil > Comme ils étaient à l'époque ensemble, on va dire, parce que Daniel Balavoine produisait Catherine, c'était son artiste. Nous on la connaissait, ça tombait très bien. On a pris le couple. Ca s'est fait assez vite. Daniel Balavoine était un ami d'Alain parce qu'il avait déjà chanté dans la révolution française. En fait Alain l'avait découvert, parcequ'il n'avait rien fait du tout avant. Il avait trouvé cette voix tout de suite ; et ensuite il a fait Starmania et sa carrière. Il était déjà une vedette quand il est venu chez nous.

P.B > On était à l'apogée de Daniel Balavoine. A cette époque, avec sa carrière, je suis étonné qu'il ait accepté de venir participer à ce spectacle

Daniel Boublil > Chez lui c'était un truc, la comédie musicale ça le titillait grave. Il s'était dit un jour, quand je ne fais pas mes tours de chant, je veux faire une comédie musicale. Il s'était mis la dedans. Il avait tourné le clip. Il a joué le jeu à fond. Il a dit maintenant les gars, on passe aux choses sérieuses. C'est quand même pas ça qu'on va faire. Il est venu à Londres, il était emballé. Il a dit " je le fais ". Et puis hélas … il est parti et il n'a plus rien fait depuis.

 
P.B > Comment les Poppies ou les enfants d'Asnières sont arrivés au milieu de tout ça ?

Daniel Boublil > Alors les enfants d'Asnières, comme c'était un truc pour enfants, il fallait faire un casting. Donc on a commencé à faire un casting. Il y avait des gans qu'on connaissait et puis après on a dit on est obligés de faire appel aux pros. On a appelé Lamoureux. Amenez nous vos chanteurs leaders. Il y avait Stéphane, mais il y en avait d'autres. Il n'y avait pas que Stéphane. Il nous avait proposé 5-6 chanteurs lead, et Stéphane, c'était celui qui nous convenait.

P.B > Sur le clip de Belle, on voit au moins une dizaine d'enfants.

Daniel Boublil > Oui là c'était les enfants d'Asnières. Ils ont participé en choristes, au disque, ils faisaient tous les chœurs d'enfants, Stéphane étant le chanteur solo, mais derrière il y avait une dizaine, une quinzaine d'enfants.

P.B > Les enfants d'Asnières, il n'y avait que des garçons.

Daniel Boublil > Oui il me semble.

P.B > Et les filles, comment elles sont arrivées ?

Daniel Boublil > En fait Emmanuelle, je crois qu'elle était parente de Jean Amoureux. Dans les enfants d'Asnières on a retenu beaucoup les garçons, mais je pense qu'il y avait aussi des filles. Angélique, par la suite, c'est par les enfants d'Asnières qu'on l'a trouvée.

 
P.B > Les enfants d'Asnières c'était une valeur sure au niveau des voix des enfants. Ca a joué pour le succès.

Daniel Boublil > beaucoup parce que jusque au dernier moment on avait plusieurs voix de lead. Et je me rappelle une séance… J'ai une façon de travailler, je ne reste pas dans le studio. Je sors et de temps en temps je reviens écouter ce qui a été fait au bout d'une heure. Comme ça j'ai les oreilles fraiches. Et Alain m'avait dit avec l'arrangeur Raymond donnez qu'il ne savait pas qui choisir comme leader. Ils hésitaient entre deux. Ils m'ont fait rentrer dans le studio. Ils m'ont dit " écoute et dis nous celle que tu préfères ". Ils ont mis 20s avec une voix et 20s avec une autre voix. Et c'était évidemment la voix de Stéphane L.N. qui était au dessus des autres. C'était sur l'enfant do. C'était évident. Et on l'a fait. Eux avaient gardé 2, et comme mon choix était sur celui là, ils ont dit OK c'est celui là. On a fait ça très pros. On a vraiment fait des castings sur les titres pour voir.

P.B > Le résultat était à la hauteur du travail.

Daniel Boublil > Le résultat est formidable puisqu'on a fait une télévision, et le lendemain on vendait 20000 45 tours par jour. C'était une émission de Drucker. Ils chantaient l'enfant do.

 
P.B > le passage où il dit " celle là quand elle deviendra grande on en entendra parler ". C'était Clémentine Dautin qui est maintenant conseillère municipale à Paris. Je ne sais pas ce qu'elle avait dit à Drucker ou ce qu'elle avait fait pendant l'enregistrement. Apparemment elle s'était fait remarquer.

Daniel Boublil > Non elle était formidable. Elle avait une présence à l'image absolument extraordinaire. Elle jouait la comédie comme c'est pas possible. Il faut dire que c'est la fille de Yvan Dautin le chanteur et sa mère c'est Dominique lafin une comédienne décédée assez jeune. Donc elle était vraiment enfant de la balle. Je suis très surpris qu'elle ait fait de la politique après, qu'elle n'ait pas continué à jouer la comédie après.

 
P.B > Et Maurice Barrier ?

Daniel Boublil > Maurice Barrier est un grand acteur et un chanteur

P.B > On le connaît beaucoup pour ses talents d'acteur

Daniel Boublil > En fait c'est un chanteur, mais qui n'a pas eu le succès qu'il méritait en tant que chanteur. En France il n'y a pas beaucoup de place. On fait une carrière d'opéra, mais il faut commencer très jeune. Et on reste à l'arrière.

P.B > Il a une voix de baryton

Daniel Boublil > Il a une voix très très basse, et puis ce n'est pas un ténor. Il n'y a pas de grand rôle pour lui. Donc il a fait comédien. Il a une voix formidable. C'est un jean Valjean extraordinaire. Ca c'est le talent d'Alain Boublil, d'aller chercher les gens, même si ce n'est pas leur métier principal.

 
P.B > Il a été remplacé sur le tournage par Claude Lancelot.

Daniel Boublil > Il a été remplacé par Claude Lancelot, qui lui avait le look, avait la barbe, le coté un peu méchant

P.B > Qui est Claude Lancelot ?

Daniel Boublil > Je crois que c'était un comédien aussi, mais il n'a pas fait une grande carrière par la suite. En fait il n'a fait qu'une apparition, c'est pour le tournage de la série télévisée.

P.B > La promotion c'est faite au château d'Ussel, c'est là où a été tourné le clip de " Belle " ?

Daniel Boublil > C'est là où a été tourné le clip de Belle. C'est le véritable château de la Belle au bois dormant.

P.B > C'est ce château qui a servi à faire le logo

Daniel Boublil > C'est lui qui a servi à faire le pictogramme du disque. C'est le château dont Perrault s'est inspiré pour placer ses personnages. Et ça nous semblait assez fun pour le faire.

P.B > LA vous avez fait uniquement le clip de Belle c'est ça ou est-ce qu'il y a eu d'autres tournages ?

Daniel Boublil > La bas je crois qu'il y a eu que le clip de belle.

P.B > Beaucoup de photos aussi ?

Daniel Boublil > Toutes les photos de presse ont été faites là bas. Il faisait tellement froid, on se gelait grave. Carabosse elle devait être en (geste explicitant le costume) petit collant. Elle caillait. Moi j'avais un genre de saroual arabe pas tu tout adapté au climat. Il faisait un froid de canard. Alors pour sourire sur les photos dans la pelouse alors qu'il fait froid, je peux vous dire qu'il faut vraiment… On avait des pros quoi .

 
P.B > Alors Carabosse

Daniel Boublil > Carabosse c'est Marie France Roussel. Elle jouait déjà dans les misérables première et deuxième version. Elle est donc la Thénardier. Marie France Roussel elle a fait une petite carrière de chanteuse. Elle avait fait 2 albums, dont j'ai participé. J'ai écrit une ou 3 chansons. Ensuite elle est devenue productrice ; de musique, de pubs

 
P.B > Actuellement, j'ai vu qu'elle est professeur dans une école de Jazz à Paris

Daniel Boublil > Ben vous voyez vous en savez plus que moi !!! La dernière fois que je l'ai vue, elle était productrice de pubs musicales.

P.B > Elle continue dans le spectacle

Daniel Boublil > Elle a une telle voix, elle a une voix formidable ; c'est une comédienne formidable, mais hélas !!

 
P.B > Elle a joué à la télé, dans des films, elle a fait du théâtre ?

Daniel Boublil > Non elle a fait surtout du théâtre musical. Elle a fait pratiquement tous les trucs qui se passaient. Mais il n'y a pas de place en France pour les gens qui savent chanter et danser. Ya pas assez de spectacles. Maintenant il y en a un peu plus. Mais c'est rien par rapport à Londres. Vous allez à Londres ; ya 15 20 musicals qui se jouent en même temps. Ya du travail pour tout le monde. Ici yen a une tous les 3-4 ans.

 
P.B > Qu'est ce qu'il manque en France : le public ou les producteurs ?

Daniel Boublil > D'une part, les productions sont tellement chers en France, que ça ne peut être que d'énormes productions. Pour le palais des congrès ou des choses comme ça. A Londres, vous avez des musicals qui se jouent dans des théâtres de 1000 places. La production coute deux fois moins cher qu'à Paris. Ils sont moins payés c'est clair. Mais ils travaillent tout le temps. Ils ne sont jamais au chômage. On a eu des gens sur le casting Anglais, des stars. Finola Hugues à l'époque, elle venait de sortir du film de Travolta …

 
P.B > Saturday Night Fever ?

Daniel Boublil > Oui. Hélène Paige c'est une super star. Elle avait un trou, elle a dit oui je le fais. Ca me plait, le rôle me plait. Ils montent des comédies musicales tout le temps parce que ce n'est pas très cher à monter. Alors si ça marche, tant mieux. Si ça ne marche pas, ça fait un mois deux mois et puis ils ferment. C'est pas grave. Ici c'est un tel investissement que les producteurs ils hésitent. On ne se remet pas d'un bide en France. En Angleterre, oui. C'est pas très lourd. Voila la véritable raison de pourquoi ça ne marche pas en France. C'est très cher les places. Une place, c'est 500 balles. A Londres, non. C'est 30 Euros.

 
P.B > Chez eux, les comédies musicales, c'est un peu notre cinéma ?

Daniel Boublil > C'est ça on va voir un musical … C'est une question de culture. Alain n'aurait jamais fait la carrière qu'il a fait en France. Il a fait 2 comédies musicales en 10 ans. Et pourtant c'est la France qui a inventé l'opérette.

 
P.B > Quand ont regarde la qualité du disque, c'est vrai il y a eu un travail de studio énorme. L'émission de télé, elle manquait un peu de production non ?

Daniel Boublil > L'émission de télé, elle a été faite un peu à la va vite. Les décors étaient faits à la palette graphique. Y avait le début des truquages. Il faut se ramener quand même que c'était en 83. Y-avait rien de ce qu'on fait maintenant. Ya aucun truquage possible. Les tout petits truquages de mettre des gens dans un décor, c'était déjà une innovation. Ca n'existait pas. On venait d'inventer le fond bleu. C'est vrai que maintenant ça fait un peu chip. Mais c'était ce qu'on pouvait faire de mieux. C'était un parti pris. D'abord, on n'avait pas beaucoup d'argent. La télé ne voulait pas payer. Comme toujours. Donc on a fait ça avec les moyens du bord. Il fallait dessiner les décors, plutôt que de prendre des vrais décors, mais c'étaient les débuts de la télé ; on faisait ce qu'on peut. Pour faire un blump avec un machin, c'étaient 4 passages. Et puis à l'époque, il fallait enregistrer dans l'ordre les truquages. On ne pouvait pas truquer après sur l'image. Il fallait enregistrer, refaire le passage. Donc plus il y avait de truquages, plus la qualité était mauvaise, parce qu'on n'intervenait pas sur l'image. On intervenait sur l'enregistrement. C'était très long, limite …

 
P.B > Ca a été fait en combien de jours ?

Daniel Boublil > Ca a été fait … Non on a eu le temps qu'il fallait pour le tournage. Je crois qu'on faisait 2 mn ou 3 mn par jour. C'est tout. On faisait des plateaux. Il y avait une quinzaine de minute de plateau. Comme les téléfilms. Normal ! Et puis la chanson, le temps qu'il fallait pour l'enregistrer. Tout ça on l'avait. C'était la télé française, la télé d'état à l'époque. Ils avaient des studios, ils avaient des gens qu'ils payaient au mois. Yavait aucun problème pour le tournage. C'est juste qu'on n'avait pas de budget pour acheter des choses. On n'avait rien.

 
P.B > Il y a quand même de grands moments comme le carabosse super show et sa chorégraphie. Qui sont les danseurs ?

Daniel Boublil > La chorégraphie était super. C'étaient des danseurs et danseuses qu'on avait castés, qui faisaient partie de troupes très … Il devait y avoir 24 personnes.

P.B > Cette chanson là (N.D.L.R. Carabosse super show), vous n'avez pas tenté de la passer en single ? Elle avait quand même un potentiel.

Daniel Boublil > On avait déjà 3 singles qui avaient marché. On avait mon nez mon nez qui avait marchotté. L'enfant do qui était un disque d'or, et belle qui avait vendu plus de 200000, ce qui était beaucoup, parce que Balavoine c'était une grande grande vedette, mais il ne vendait pas beaucoup de 45 tours. C'est un artiste d'albums. Alors là on avait juste sorti le single. Ca avait marché, c'était un tube de l'été. Et puis on avait tenté le 4è sur moi. Tête d'allumette. Donc on avait dit le 4è single c'est celui là. Comme il s'est planté. Bon ben on a arrêté. On a dit on a fini avec Abbacadabra. On va passer à autre chose. Déjà avoir exploité 3 45 tours, c'était pas mal.

 
P.B > Ya eu des conséquences sur le premier passage, un engouement, des lettres …

Daniel Boublil > La télévision, le feuilleton ne faisait pas vendre un disque. On a vendu des disques le jour où on est passés chez Drucker. C'est simple, on a tout vendu en passant chez Drucker. On lui doit vraiment une fière chandelle.

 
P.B > Ya eu beaucoup de passages chez Drucker ?

Daniel Boublil > Ben oui, chaque tube est passé. Ya eu l'enfant do, ya eu belle. Et pusi après il y a eu gare au loup. C'était un groupe de vedettes, ça marchait. Drucker il ne prend pas de risques. Il prend, ça marche pas, il reprend une deuxième fois, mais pas trop. Ou alors c'est un chanteur difficile. Ca lui arrive aussi. Mais là ça s'est passé assez simplement. Mais comme on ne passait pas beaucoup à la radio, on a eu des difficultés à vendre le disque au début. Et puis alors, le samedi soir, et le lundi matin c'était 20000. 20000 exemplaires par jour. Et l'album pareil, on faisait 15000 par jour. Donc on a tout vendu en 3-4 semaines. Pour dire vraiment qu'une émission, une mise en scène, ça fait quelque chose.

 
P.B > Le talent c'est nécessaire, mais sans une bonne promo ce n'est pas suffisant !

Daniel Boublil > Mais même une bonne promo ce n'est pas suffisant. Regardez moi j'ai fait tête d'allumette chez Patrick Sabatier à 20h30, j'ai pas vendu un disque. J'ai même été interviewé. J'étais la vedette du truc. Plus que ça c'est difficile. J'ai pas vendu, j'ai pas vendu. C'est le public qui décide. En fait on met le public devant le gros choix. Maintenant, j'imagine une émission comme la star-ac, c'est tout de suite. Où ça se vent, où ça ne se vend pas. On a à faire tout de suite au grand public. C'est plus rapide.

 
P.B > D'où vous est venue l'idée de gare au loup. Vous l'avez abandonnée pour Abbacadabra ou c'est venu après ?

Daniel Boublil > Comme ça avait marche, on a dit il faut continuer le groupe. On ovulait continuer les chansons d'ABBA. On a dit qu'est-ce qu'on pourrait prendre comme chanson d'ABBA. On a dit on va prendre Waterloo, c'est sympa. C'est le 10è anniversaire de l'eurovision. On avait une version un peu marrante. Et on est restés dans la même technique de sonorités. Gare au loup Waterloo. Money money, mon nez mon nez. On est restés là dedans. Ca n'a pas vraiment fonctionné. On n'a pas vendu vraiment. C'est peut être aussi pour ça qu'on a en partie abandonné l'idée de reprendre que ces chansons d'ABBA. Y'avait l'enfant do qui avait réussi, mais gare au loup, non. On avait en réserve la planète amour. On pensait que ça pourrait être un gros tube.

P.B > La musique, elle fait l'ouverture du spectacle de Londres, mais elle n'a jamais été chantée à Londres.

Daniel Boublil > Oui. C'est un truc qui n'avait pas du tout marché en France. Un des seuls disques d'ABBA qui n'avait pas du tout marché.

 
P.B > Pourquoi le titre " les enfants ont les yeux bleus " sur la deuxième face. Elle n'est pas de vous je crois.

Daniel Boublil > Non elle vient de Jean Pierre Lang. Comme le groupe avait du succès, on nous a envoyé plein de chansons. Et puis on l'a trouvée pas mal cette chanson. Il fallait faire le 45 tours. Il fallait une deuxième face. On l'a choisie parmi 5-6 chansons. Celle qui était la mieux, c'était celle là. Chantée encore une fois pas Stéphane. On reconnaît bien sa voix. Il faisait chanteur leader . Après il y a eu la fusée de Noé. Et puis il a mué et c'était fini. De toute façon, on savait que c'était le dernier disque. Ils étaient grands.

P.B > Pour en revenir à ce groupe. Pour tous les gens qui étaient enfants ou adolescents à cette époque, c'étaient les enfants qui les ont marqués, dans lesquels ils pouvaient s'identifier un peu plus. Il y a eu beaucoup de changements sur la quatrième fille. Pourquoi ce rôle a été pris par tant de personnes ?

Daniel Boublil > Parce que je crois que clémentine Dautin n'était plus libre à ce moment là. Pour la suite de l'album, elle ne pouvait plus participer. Donc il y a eu Léa Drucker qui est venue sur Gare au loup. Et puis Léa Drucker est partie et c'est angélique qui a remplacé pour la fusée de Noé. Parce que les enfants, on ne peut pas fixer une carrière. Ils partent en vacances. Ils partent en vacances. C'est tout. A l'époque elle devait partir, elle ne pouvait pas !!. Pour les études, sa mère n'était pas trop d'accord. Un petit peu quand même. Bon allez, et puis elle a arrêté.

 
P.B > Mais elle ne chantait pas, c'est ça ?

Daniel Boublil > Clémentine ne chantait pas, elle était comédienne. Elle a fait toutes les parties jouées.

 
P.B > Après il y a eu le passage chez Drucker avec Gare au loup et la présence d'ABBA. C'était au moment de la dissolution du groupe. Ils n'étaient plus que 3 sur 4.

Daniel Boublil > C'était l'hommage. C'était tout ça. Et puis on pensait vraiment que les musiques d'ABBA, en fait sont des musiques pour enfant. C'était ça notre parti pris. On s'est un petit peu trompés, mais pas vraiment puisque ce sont des chansons très connues, des musiques agréables.

P.B > On n'a pas encore parlé de Frida, comment elle est arrivée dans votre aventure ?

Daniel Boublil > Bon Frida est arrivée simplement, c'est-à-dire, on cherchait une belle qui n'avait pas un grand rôle, puisqu'elle dort pendant tout le conte et on la réveille seulement à la fin. On s'est dit, ça serait bien d'avoir une star. C'est ABBAcadabra, ça serait bien si on avait une des filles d'ABBA. Et puis ça a été facile parce que ces gens là sont extrêmement professionnels. Se rendent compte du travail qui est fait. Apprécient. Et puis elle l'a fait tout à fait gentiment, naturellement. Eh oui bien sur. Ca fait partie de la chose. Si c'est une opération marketing, c'est une chose, mais là il y a la présence vraiment d'une chanteuse d'ABBA. Pour le spectacle anglais, Bjorn et Benny ont vraiment écrit de nouvelles chansons. C'était vraiment une façon pour eux …

P.B > Vous avez eu des contacts privilégiés avec Bjorn et Benny à ce moment là.

Daniel Boublil > Surtout avec Frida qui habitait Paris. Moi je la raccompagnais souvent le soir. Mais attendez, en bas de chez elle. C'est tout. Je ne suis jamais monté chez elle (N.D.L.R. " prendre un dernier verre "), hélas. Il m'est arrivé de l'attendre en bas, de venir la chercher.

P.B > C'était une époque où elle commençait une carrière solo , des tubes avec Phil Collins.

Daniel Boublil > I know there's something going on.

P.B > On reconnaît la batterie de Phil Collins derrière.

Daniel Boublil > Absolument. Donc elle était en France pour plein de raisons. Son disque marchait, etc… Et puis elle aime beaucoup la France. Ce sont des gens qui aiment beaucoup la France.

 
P.B > J'ai vu sur un site qu'elle faisait les cœurs sur la fusée de Noé.

Daniel Boublil > Oui c'est elle qui fait dans la chanson de Stella Starligh, Dans l'étoile filante, c'est elle qui fait les cœurs. Frida du groupe ABBA fait les cœurs de l'étoile filante.

P.B > Comme quoi toutes les rumeurs qui trainent sur Internet sont vérifiées.

Daniel Boublil > Celle là est vraie.

 
P.B > Tout ce qu'on a pu lire sur les journaux à l'époque, tout ce qui était dit était vrai ; pas un once d'invention.

Daniel Boublil > Les seuls qui font des fautes ce sont les professionnels. Parfois ils attribuent à Alain Boublil des choses que j'ai fait moi. Des fois, on m'appelle Didier Boublil, je ne sais pas pourquoi. Eux ne prennent pas le temps de vérifier. Par contre tous les sites non professionnels sont absolument exacts ; eux font la recherche. Les sites pro, c'est épouvantable. J'avoue que votre site est particulièrement bien fait. Bravo !

 
P.B > Concernant l'histoire et les musiques. Même si ça a 20 ans, je crois que ça plait toujours. Le disque n'a pas pris une ride. On l'écoute maintenant, on ne se dit pas que c'est vieillot. Ca s'écoute sur la platine comme à l'époque.

Daniel Boublil > C'est de la bonne musique. C'est pour ça qu'ABBA ça marche toujours. Ils n'existent plus depuis 20 ans !!!

 
P.B > Les versions hollandaises et portugaises, comment sont elles arrivées ?

Daniel Boublil > Alors là c'est tout à fait normal, des portugais et des hollandais ont dit " on veut adapter " tout simplement. On a dit OK super. On leur a envoyé les bandes, ils ont fait leur casting.

P.B > Ca a été un disque, ou ils en ont fait une émission ?

Daniel Boublil > Pareils que nous, un disque et une émission télé.

P.B > Il y a une émission portugaise ?

Daniel Boublil > Je ne pourrais pas m'avancer trop ; je ne sais pas s'ils ont fait le même détail que nous, s'ils ont fait un truc global. Je pense qu'ils avaient fait une promotion pareille. Mais je n'en ai aucune trace.

 
P.B > Sur un site hollandais, on peut voir la version de la chanson hollandaise de la chanson de blanche neige. Il y a le clip. Cela montre qu'il y a bien eu une version télé.

Daniel Boublil > Pour un peu qu'il n'y ait pas de fan qui ait copié, il n'y a plus de trace.

 
P.B > Il parait qu'on arrive à trouver le disque hollandais dans des conventions de disque. Ce disque se trouve, mais difficilement.

Daniel Boublil > aux enchères !!! c'est des disques hors de prix.

 
P.B > Actuellement les 45 tours français sont faciles à trouver sur internet. Les 33 tours le sont déjà moins. Certains cotent très chers. Quant au CD, il est introuvable. Savez-vous combien ont été vendus ?

Daniel Boublil > plus de 10000 je crois.

 
P.B > Et le vinyle ?

Daniel Boublil > 150000. LE CD devait ressortir, on devait faire des clips. Impossible de retrouver les détenteurs des droits. C'était plus nous c'était plus BMG. Boum, c'est passé, c'est jeté. 3 mois après les clips n'avaient pas été faits. C'était épouvantable. Une ressortie très très mal faite.

 
P.B > Heureusement qu'on a pu trouver le CD chez les disquaires.

Daniel Boublil > Vraiment mal fouttu.

 
P.B > Maintenant avec les DVD. Peut être que si ça ressortait maintenant, il y aurait les DVDs.

Daniel Boublil > Il va y avoir une nouvelle version. Il faut attendre la nouvelle version avec les nouveaux artistes version 2005-2006.

SCOOP
P.B > C'est un Scoop

Daniel Boublil > C'est un scoop ; c'est pas encore fait. Il est question d'en faire un remake. Avec des artistes modernes.

 
P.B > M. Kruger m'a dit au téléphone qu'il était sur le point de le remonter. Avec Mamma mia qui est passé par là. Et tous ces groupes. Qu'est ce que vous pensez de tous les clones d'ABBA. Est-ce que vous en avez vus certains ?

Daniel Boublil > Qui par exemple ?

P.B > Ya Abbacadabra, il y a eu Bjorn Again

Daniel Boublil > Ah oui c'est pas mal. ABBA c'est un phénomène populaire. C'est-à-dire qu'il y a plein de sites. C'est vraiment des chansons très très populaires. On a l'impression de les connaitre dès qu'on les a entendues. C'est assez rare, c'est assez unique dans le métier. A ce point de tubes.

P.B > Il y a eu quand même beaucoup de passages télé. C'est passé à Noel 83, une version 30 mn à noël 84, et c'est repassé une ou deux fois en petits épisodes. On peut imaginer qu'il y avait de la demande.

Daniel Boublil > Il y avait de la demande ; c'est aussi qu'ils avaient des autorisations pour X diffusions. Donc ils en ont profité. Par contre pour la fusée de noé, je sais qu'ils n'avaient pas le droit à plusieurs diffusions, à cause des artistes qui ne voulaient pas. Salvador, qui voulait limiter le nombre de diffusions. Je crois qu'il n'y a eu que 2 diffusions. Il ne pourra pas y en avoir d'autres.

 
P.B > J'ai lu que la fusée de Noé a été montée par la télévision belge.

Daniel Boublil > Non, la fusée de Noé, ça a été monté en France. Les studios étaient en Belgique. On a enregistre l'émission en Belgique. Juste l'enregistrement. La diffusion c'est TF1. C'était une coproduction TF1.

 
P.B > Avec toutes ces marionnettes, dont celle de Michael Jackson. C'était Stéphane Boublil qui était fan de Michael Jackson. Dans Gare au loup déjà …

Daniel Boublil > A l'époque c'était la grande vedette. On avait repris Ben ; c'est une très très vieille chanson.

 
P.B > Elle date de 1971, à l'époque des Jackson five. Ben a été écrite par quelqu'un qui apparaît sur le spectacle anglais.

Daniel Boublil > Oui Don black. C'est un auteur anglais, qui a fait les paroles du spectacle en Angleterre. Lui c'est un grand pro, il a fait des tas de chansons. C'est un vieux monsieur. Je ne sais pas s'il est toujours vivant. Il avait fait des chansons pour les films de James Bond. Il avait donc fait BEN pour Michael Jackson. C'est pas hasard que l'on a trouvé que c'est une chanson qu'il avait faite. C'est la chanson qui nous plaisait. On a dit on adapterait bien cette chanson pour le groupe. On a vu que c'était Don Black.

P.B > La chanson originale est un peu pareille non ? Elle ne parle pas d'un rat aussi ? Be a rat like you.

Daniel Boublil > Non j'ai adapté mais je ne m'en souviens plus. C'était le même thème d'amitié en tout cas.

 
P.B > Il y a eu un nombre de grandes vedettes qui sont apparues sur ce disque : Henri Salvador, Michel Leeb, Stéphane Collaro. Michel Dejeneve et Tatayet.

Daniel Boublil > C'étaient les enfants qui voulaient Tatayet. Les enfants ont dit, si on emmenait quelqu'un dans une fusée qui ca serait ; Tatayet. Donc Tatayet. Moi je ne connaissais pas. Donc on a pris Tatayet. Et puis le reste du casting, c'était le casting le plus délirant possible. Michel Leeb ne chantait pas à l'époque. Avant qu'il ne devienne crooner, il ne chantait pas du tout. C'est un comique. Et donc on l'a pris comme comique. Collaro, il chantait comme une savate. C'est moi qui faisais coaching de voix. Ca va être épouventable les enfants. Vous voulez que je chante ? Si si si absolument, vraiment, c'est toi. Parceque c'est le grand père de l'homme. C'est un gros … Ca ne peut être qu'un comique. Salvador, c'est pas pareil. C'est un grand monsieur. On a dit c'est formidable. C'est un p'tit rôle et on le passe en rôle principal. Noé il dort tout le temps. Il chante une chanson. Et puis ça va.

P.B > Il a été sous employé ?

Daniel Boublil > Non c'est une star lui. Il avait des exigences. Il a dit je veux ça, je veux une garantie de tant. Je veux ne faire que ça. Je veux tourner pendant pas plus que ça. On s'est adaptés à lui. Mais c'était formidable ce qu'il avait fait. Braiment du bon travail.

P.B > La chanson capitaine est remarquable !!!

Daniel Boublil > C'est une vraie réussite.

P.B > Beaucoup de très très belles réussites. Capitaine, ben les colombes de la guerre, elle viendra, qui est pour moi presque la plus belle du disque. La planète amour.

Daniel Boublil > Ca a fonctionné très très bien. Ca a fonctionné au-delà. Cette chanson est reprise régulièrement dans des concerts, par des orchestres, par des chorales. Je m'en aperçois comme ça de temps en temps par la SACEM. J'ai vu par hasard sur internet au programme de chœurs. Elle a fait une belle carrière

P.B > Une belle musique, et des paroles

Daniel Boublil > et puis de faire un groupe ; ça permet de faire un groupe. C'est une chanson qui s'y prette.

 
P.B > Quel souvenir gardez vous de cette aventure ?

Daniel Boublil > Je m'éclatais comme une bête. J'étais chargé de tout. Alain s'occupait de la partie contacts, les artistes, les maisons de disques. Et moi je m'occupais des artistes eux-mêmes. Quand on faisait des tournages, je les gardais en groupe, surtout les enfants, parce qu'ils se barraient à droite et à gauche. Je les maintenais ensemble. Je leur racontais des histoires. Je faisais n'importe quoi pour qu'ils ne bougent pas. Les grands artistes, j'allais leur chercher à boire, parce que c'était long avant qu'ils viennent chanter. J'ai fait toutes les maquettes. Je faisais toutes les voix de tous les personnages de tous les disques. Les premières maquettes pour présenter aux chanteurs. J'étais Aladin moi-même, en plus j'étais vedette. C'était magnifique. C'était vraiment magnifique.

 
P.B > Et maintenant qu'est ce que vous faites ?

Daniel Boublil > Vous êtes à Tao village. C'est un jeu qui s'appelle le jeu du Tao, et qui est un jeu magnifique, qui permet l'accomplissement des souhaits et des demandes. Vous allez réaliser votre quête. Mon fils n'est pas content parce que je fais de la pub, mais c'est la vraie pub du jeu. C'et un jeu qui est dans le commerce là maintenant. C'est un jeu de vérité. On expose sa quête. Et puis tous les joueurs donnent des conseils pour réussir la quête. C'est un jeu d'entraide, de coopération.

P.B > Et au niveau musique, c'est fini ?

Daniel Boublil > Non ce n'est pas fini, je continue, à préparer des choses, mais c'est plus difficile maintenant, c'est assez fermé, il faut arriver à produire, à distribuer, à tout faire. Il n'y a pratiquement plus de chanteurs qui cherchent des chansons.

 
P.B > Le métier d'auteur est devenu difficile.

Daniel Boublil > A part deux ou trois auteurs à la mode, il n'y a pas d'avenir pour le métier d'auteur. Par contre il faut lécher la production. On prépare des choses. Ya rien dans le commerce pour cette année. Peut être en 2006, on verra. En tout cas je vous réserve le scoop.

 
P.B > Ma bande va se terminer.

Daniel Boublil > Je suis très heureux de vous avoir rencontré, et j'espère que ce n'est qu'un début.